Le Bassin d’Arcachon est certes une petite mer intérieure de 155 km2 qui compte env 80 km de littoral et a commencé à attirer les premiers touristes au XIX ème siècle pour les bains de mer à la belle saison… pour autant il ne se résume pas qu’aux nombreuses activités nautiques que l’on peut venir y pratiquer l’été. Certes 2 fois par jour il se « vide » de ses 2/3 à marée basse, mais il ne se vide pas l’hiver de ses habitants, de ses atouts et attraits qui au contraire se révèlent véritablement…
Venir découvrir le Bassin d’Arcachon en hiver permet de mieux aller à la rencontre de ceux qui y vivent et y travaillent toute l’année, de prendre le temps de se flâner ici et là, comprendre que le milieu marin est omniprésent et rythme la vie des habitants mais différemment…
Se promener sur les ports ostréicoles en hiver, c’est voir une autre facette du magnifique mais dur labeur des ostréiculteurs. A la belle saison cela semble tellement plaisant de travailler dans l’eau… En hiver, on comprend déjà mieux la passion qui anime tous ces hommes et ces femmes qui inlassablement vont et viennent de leur cabanes aux parcs pour offrir de belles huîtres de bonne qualité sur les tables des fêtes de fin d’année !
Du haut de la Dune du Pilat, que l’on doit alors gravir sans les escaliers (ils sont enlevés d’octobre à avril) on apprécie encore plus l’effort avant de découvrir le merveilleux paysage qui apparaît à l’entrée du Bassin d’Arcachon. Mais on a aussi de forte chance de voir que cette entrée du Bassin, que l’on appelle « les passes » se révèlent extrêmement dangereuses et ont malheureusement pris de nombreuses vies de nos marins pêcheurs au cours des siècles… On comprend mieux pourquoi toutes les villes du Bassin ont monuments, stèles ou croix en hommage à tous ces disparus en mer.
On comprend aussi pourquoi de nos jours, nos pêcheurs professionnels sont souvent obligés d’aller débarquer le fruit de leurs pêches dans les ports de Royan ou de St Jean de Luz et ainsi éviter les naufrages !
On comprend pourquoi les gros bateaux de croisières ne peuvent pas entrer dans le Bassin (quelle chance pour nous, pour le Bassin et pour les huîtres…!!!).
Si en plus la journée est venteuse on se rend véritablement compte à quel point le sable peut s’envoler, déplaçant tant de sable de la Dune. On comprend alors pourquoi on a dû monter par le sable, les escaliers disparaîtrait complètement…
On comprend, on voit que la Dune recule tous les ans de plusieurs mètres dans la forêt qui petit à petit est grignotée par le sable qui l’envahie.
En se promenant à pied ou en fat bike (vélo avec très gros pneus pour rouler sur le sable) sur les belles et immenses plages océanes après la Dune du Pilat ou sur la presqu’île du Cap-Ferret, on comprend pourquoi ces espaces sont restés longtemps si sauvages et relativement bien préservées… les vagues, le vent , le sable viennent toujours à la charge.
Les tempêtes ramènent sur le rivages de nombreux déchets naturels nécessaires à la fixation des sables et donc à la formation des dunes, mais aussi malheureusement des déchets produits par l’homme, qui polluent nos océans et sont un véritable danger pour les animaux marins… et à terme pour nous même. On prend conscience de l’intérêt des campagnes de nettoyage des plages organisées par les communes ou des associations comme « Surfrider Foundation »…
On comprend en visitant la ville d’hiver (quartier d’Arcachon) en hiver, pourquoi les frères Péreire y ont crée un sanatorium ouvert dans la seconde moitié du XIX siècle afin que les malades pulmonaires (aisés) viennent se soigner dans un environnement intimiste, protégé dans un écrin de forêt de pins au doux climat. On comprend mieux avec la couleur du ciel, le vent… pourquoi y avoir construit des villas dans des styles architecturaux si différents mais où règne partout la polychromie.
En se promenant dans le parc ornithologique du Teich ou en faisant le tour de l’île aux oiseaux en bateau on comprend pourquoi de nombreuses espèces font escale ici…
Oui finalement en hiver on se rend vraiment compte à quel point la nature est grandiose, belle, puissante et fragile à la fois, sûrement dangereuse mais aussi tellement généreuse avec les hommes qui savent la respecter, s’adapter, l’apprivoiser, l’aimer et la protéger.
Et finalement ce sont de véritables expériences qui s’offrent aux visiteurs qui viennent découvrir le Bassin d’Arcachon en hiver…
A première vue, en hiver la vie sur le Bassin paraît au ralenti et les soirées paraissent plus mornes qu’en été… mais il y a de nombreuses choses à faire et à voir en journée, et de nombreux spectacles au théâtre d’Arcachon ou des soirées plus intimistes dans les restaurants et les cafés bien au chaud partout autour du Bassin d’Arcachon.
Alors oui, on ne se baigne pas, on ne fait pas trop de sortie en bateau en hiver, mais on reste toujours plus ou moins proche de ce plan d’eau qui nous attire comme un aimant et berce nos activités.
On peut toujours faire de belles et longues promenades à pied ou en vélo, en ville, dans les parcs, sur les ports, en forêt, sur les plages, on peut aller au Cap-Ferret en bateau et aller voir le phare, on peut toujours faire appel aux guides locales pour faire des visites guidées…
Oui les visiteurs venant l’hiver ont sans doute plus de chance de vraiment comprendre et appréhender ce qu’est vraiment le Bassin d’Arcachon et découvrir réellement ses habitants alors plus disponibles pour les accueillir comme des amis avec lesquels partager des moments et expériences inoubliables…
Un grand merci à ces visiteurs qui viennent en hiver dans une démarche de découverte d’expériences différentes, de partage, de respect des sites… et qui nous apportent autant que nous pouvons leur apporter !
En venant l’hiver, les visiteurs permettent à l’économie locale de se diversifier, de perdurer et que certains établissements puissent rester ouverts toute l’année, pérénisant ainsi des emplois…
Cela profite à toute la population du Bassin d’Arcachon… et participe au développement d’un tourisme durable et responsable.
Je propose des visites guidées tout au long de l’année !
Valérie Sutra- L’Anecdote